Territoires, identités et politiques d'éducation en France
Résumé de l'article de Bruno Garnier paru dans la revue Carrefours de l'éducation.
Comment répondre au défi des revendications identitaires et/ou communautaires liées aux territoires d’origine ou de résidence des habitants de ce pays, alors que la mission de l’école française s’est constituée autour du projet d’émanciper les individus de tous les groupes particuliers qui agissent sur eux (famille, classe sociale, affiliations diverses, notamment religieuses) ? Le terme d’identités territoriales désigne les traits qui fondent l’appartenance de parties de la population à des territoires d’étendues diverses, qui peuvent être de nature infra-, extra-, ou supranationale. Dans une première partie, plusieurs travaux de nature philosophique ou sociologique, depuis Émile Durkheim jusqu’à Paul Ricoeur, en passant par l’américain Charles Taylor, sont convoqués de manière à éclairer le sens conceptuel donné aux identités, relativement aux politiques françaises d’éducation. Une deuxième partie montre l’importance donnée par de nombreux chercheurs issus des sciences humaines et sociales à la mondialisation, pour rendre compte de l’affaiblissement des État nations dans le référentiel éducatif. La troisième partie étudie la situation nouvelle créée par les réformes de décentralisation et de déconcentration en France, depuis les années 1980 et pose la question de savoir quelle est la place des politiques nationales d’éducation en France face à la montée en puissance des pouvoirs politiques régionaux et locaux. Enfin, la note se focalise sur le traitement des identités régionales, culturelles et notamment linguistiques, par la France républicaine pour se conclure par la présentation de quelques points toujours incertains et par l’ouverture d’une perspective de recherche pluridisciplinaire.
Référence de l'article :
Garnier, Bruno. Politiques d'éducation et identités territoriales in Carrefours de l'éducation, n° 38 (2/2014), pp. 7-14.