Atelier 9

Problématique de l'atelier  

Les associations d’éducation populaire et les collectivités locales : légitimités et  articulations, projets partagés.  Dans un contexte de valorisation du « territoire local » comme espace de définition des actions éducatives à mettre en œuvre, et dans une logique valorisant l’approche participative dans la structuration de l’action publique, nous sommes amenés à nous poser la question des modalités du partenariat, au local et notamment de la place des acteurs associatifs. Nous souhaitons, dans cet atelier, poser le « partenariat » non pas comme une justification a priori mais comme notion à questionner à partir des pratiques des acteurs convoqués dans la définition des orientations de ces politiques éducatives au local. Cet atelier se veut espace d’échanges sur les formes d’action associatives mobilisées et revendiquées dans les politiques publiques, les légitimités construites et les modes d’interactions.

Intervenants

Animation : Anouk Flamant (docteure en sciences politiques, PoLoc).
Intervenants : Arnaud Chiomento (ANDEV), Sidonie Rancon (doctorante ID2)

Compte-rendu de l'atelier  

L’atelier s’est organisé autour d’échanges sur les expériences des participants des liens établis dans les territoires entre collectivités territoriales et associations. L’atelier a réuni un représentant de l’ANDEV, Arnaud Chiamento, deux représentants de collectivités territoriales, un représentant de la Ligue de l’enseignement, des professionnels du secteur éducatif et deux chercheurs en sciences sociales : Sidonie Rancon, sociologue, et Anouk Flamant, politiste.
Les échanges de l’atelier ont permis de dégager plusieurs points de discussion :

  • Le premier constat est celui de la variété des territoires. En effet, selon les territoires, l’histoire du partenariat avec les associations est diverse. L’éducation populaire a joué, et continue de jouer un rôle moteur dans de nombreux territoires, pour assurer le temps périscolaire. L’arrivée des PEDT sur les territoires a contribué à la création de nouvelles associations et à réactiver ces partenariats parfois anciens.
    Cette diversité pose la question de la lisibilité des relations entre les associations et les municipalités et des relations nouées pour établir un partenariat. 
  • Le deuxième constat est celui du type de relations que nouent les associations avec les municipalités. En effet, plusieurs participants ont relevé la tendance forte de fonctionner par des appels d’offre pour solliciter des partenaires associatifs sur le temps périscolaire. Or, cette solution a des limites : pas de définition commune des objectifs éducatifs poursuivis, manque de liens avec les associations locales ne pouvant répondre à l’appel d’offre, mise en concurrence des acteurs associatifs du territoire. Finalement, les partenariats actuels seraient soit plutôt dans une dynamique de gestion de l’offre éducative sur un territoire (tendance principale) soit dans une dynamique de partage de projet éducatif (plus rare). 

Face à ces constats établis par les participants, plusieurs enjeux et pistes de réflexion sont ressortis :

  • Le premier enjeu consiste à remettre du politique dans les relations entre les associations et les municipalités et de dépasser la dimension de « prestation » qui a pu se développer dans certains territoires. Il parait nécessaire pour les associations qu’elles s’interrogent sur la manière dont elles peuvent influencer la problématisation du projet éducatif local, sur la façon dont elles se positionnent collectivement concernant les projets éducatifs locaux. Le défi est donc de se saisir à nouveau des enjeux de définition et de problématisation des projets éducatifs locaux 
  • Le deuxième enjeu concerne la formation des animateurs. La nécessaire professionnalisation des animateurs pose la question de leur investissement dans la promotion des valeurs de l’éducation populaire. Certains bénévoles, très éloignés de l’éducation populaire, ne mobilisent pas ces ressources dans les projets éducatifs qu’ils développent. 
  • Le troisième enjeu concerne la question du milieu associatif. Les nouvelles formes d’engagement, de militantisme et les nouvelles formes associatives nécessitent de repenser pour les municipalités, et pour les associations, les formes d’échanges qu’elles veulent avoir. Certaines associations valorisent des relations de prestation et de services, d’autres sont engagées sur une cause particulière, d’autres privilégient des interventions tournées vers la formation (comme certaines associations d'éducation populaire) et d’autres sont volontaires pour devenir des partenaires centraux des municipalités. C’est face à cette diversité d’associations que les municipalités doivent penser leurs relations partenariales. 
  • Le quatrième enjeu, celui de la place de l’Etat dans ces partenariats a aussi posé question. Quel appui pour favoriser l’émergence de nouvelles formes de partenariat ? Quelle capacité pour assurer l’égalité des territoires face à une telle diversité ?


Compte-rendu réalisé par Anouk Flamant, Observatoire PoLoc