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Une directrice d'école au Parlement éducatif

Mélanie Smolikowski est directrice de l'école maternelle publique Tabar à Toulouse.

Depuis quand êtes-vous impliquée dans le Pedt de Toulouse ?


M. Smolikowski : depuis le tout début, c’est-à-dire la première séance de lancement du projet éducatif de territoire (début 2015). Une fois le document formalisé, j’ai été associée aux séances du Parlement éducatif.

De quelle manière avez-vous été associée à l’élaboration du Pedt ?


M. Smolikowski : l’éducation nationale a demandé aux inspecteurs chargés de circonscriptions au sein de la ville de Toulouse de trouver deux volontaires (ou, par défaut, de désigner deux personnes). Je précise que notre participation est totalement volontaire, et non rétribuée. Les séances ont lieu le mercredi après-midi, hors temps de classe. Je me suis portée volontaire notamment parce que j’étais préoccupée par les enjeux du Pedt porté par la loi de refondation de l’école.

Quelles étaient vos craintes ?


M. Smolikowski : Une association entre Etat et collectivité est souhaitable : nous partageons des lieux, des enfants, discuter de la coéducation est très intéressant. Ma crainte au départ était que l’Etat se désengage de l’école au profit des collectivités territoriales. Je voulais que l’éducation nationale soit présente dans le Pedt. Or, j’ai le sentiment que la question du Pedt était considérée comme plus ou moins importante selon les inspecteurs.
Autre cause de mes craintes et de mon engagement : c’est la mairie qui pilote le Pedt, certaines décisions impactent directement la vie scolaire. Je souhaitais avoir un regard là-dessus. C’est pour une question de vigilance que je me suis engagée dans le Pedt.

Comment se traduit votre participation au Parlement éducatif ?


M. Smolikowski : je participe au groupe de travail consacré au premier accueil des enfants et des familles. Il se réunit régulièrement depuis le lancement du Pedt. Ce groupe a attiré de nombreux participants au fil du temps, je fais partie du « noyau dur » constitué de 5-6 personnes. L’objectif de ce groupe de travail, qui réunit des partenaires éducatifs d’horizons différents, est la création d’un livret à destination des personnels accueillants qui mentionne les postures, savoir-être et savoir-faire à mobiliser. On a beaucoup discuté entre nous notamment sur le sens à donner au terme « premier accueil », on a exploré plusieurs pistes, dont certaines ont été abandonnées. L’outil est en cours de rédaction.

Que vous a apporté ce travail au sein du Parlement éducatif ?


M. Smolikowski : il se trouve que j’ai été personnel Claé avant d’être professeure des écoles et directrice d’école maternelle. J’ai donc une bonne connaissance des différents partenaires éducatifs. Disons que j’ai davantage appris à connaître des gens que des fonctions. Avant, je mesurais mal la place de l’extrascolaire, j’ai trouvé intéressant d’avoir de nouveaux éléments. J’ai trouvé également intéressantes les informations que la mairie a données à chaque séance sur les actions éducatives en cours. Un autre point positif est que maintenant je connais mieux le personnel de la mairie et vice-versa.

Le terme d'"alliance éducative" vous semble-t-il bien traduire la place des différents acteurs éducatifs du Parlement éducatif ?


M. Smolikowski : je pense que c’est ce vers quoi on tend. Dans la plupart des écoles l’alliance éducative école-claé existe bel et bien. Les Claé ont été généralisés depuis longtemps à Toulouse ; nous n’avons pas attendu le Pedt pour « faire » de l’alliance éducative, heureusement… Par exemple, en maternelle le temps de coucher des enfants est un temps où la continuité des temps éducatifs est réelle : les enfants sont couchés après le repas sur le temps de Claé et se réveillent sur le temps de l’école.
L’alliance éducative doit aussi prendre en compte les différentes personnalités présentes sur le terrain. Il faut tenir compte de l’humain, avec ses qualités et ses faiblesses.
Selon moi, plus on organisera de formations conjointes, plus l’alliance éducative pourra devenir une réalité.

Quelles sont vos attentes par rapport à l’évolution du Pedt et du Parlement éducatif ?

M. Smolikowski : La communication sur le Pedt est extrêmement mauvaise dans l’éducation nationale. La plupart des directeurs d’école ne savent pas que cela existe ! Il faudrait que le Pedt soit présenté à l’ensemble des directeurs d’école pour qu’ils puissent s’en saisir. Il n’y a pas assez de directeurs d’école impliqués actuellement. Pour cela, il faut s’interroger sur ce que peut apporter le Pedt aux écoles.
Ceci étant, la situation a évolué positivement par rapport aux débuts de la réflexion sur le Pedt. Deux directeurs d’école participent au pilotage de groupes de travail. Ils sont déchargés à plein temps, ce qui leur laisse la latitude de participer à des réunions tout au long de la semaine. Petit à petit, l’éducation nationale investit le Parlement éducatif, ce dont il faut se réjouir.

Propos recueillis par Anne Francou (mai 2017)

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