Vous êtes ici : Accueil / Ressources / Les observations de PoLoc / Le Parlement éducatif de Toulouse / Et les parents d'élèves ?

Et les parents d'élèves ?

Christophe Foucher est parent d’élèves de la FCPE31.

Depuis quand êtes-vous impliqué dans le Pedt de Toulouse ? Avez-vous été associé à son élaboration, si oui de quelle manière ?


C. FoucherJe participe au Projet éducatif de Toulouse depuis la première réunion du lancement du projet par les élus. Ensuite, j’ai participé aux différentes réunions du comité technique, qui regroupent les différents acteurs éducatifs sans les élus.
La première phase a été celle de l’élaboration du document lui-même. La mairie a fait appel à un cabinet de consultants qui a fait un état des lieux de la situation socio-économique, éducative, etc. de Toulouse. A partir de ce constat, nous avons participé à des ateliers pour réfléchir à ce qui devait être mis en place dans le Pedt. Nous avons été interrogés par le cabinet de consultants individuellement, la voix de chacun des acteurs, notamment celle des parents, a pu se faire entendre. A cette occasion, la FCPE a effectué un sondage auprès de ses conseils locaux (1) pour faire émerger les attentes. Les réponses à ce questionnaire ont contribué à alimenter le Pedt.

Quelles étaient les attentes des parents d’élèves vis-à-vis du Projet éducatif ?

C. Foucher : il y avait des attentes :

    • en terme de cohérence des temps éducatifs : que tous les enfants puissent bénéficier de la même qualité d’enseignements, qu’ils puissent accéder à une offre périscolaire diversifiée, de qualité 
    • en terme d’éducation à la citoyenneté, de respect des différences
    • des écoles à taille humaine,  particulièrement à Toulouse où les effectifs des classes de primaire ont tendance à augmenter
    • en terme de gouvernance : que les parents d’élèves soient davantage intégrés aux prises de décision concernant l'éducation.

Comment se décline votre participation au Parlement éducatif ?

C. Foucher : les groupes de travail se réunissent le mercredi après-midi. Actuellement je participe à un groupe qui élabore un document destiné aux familles, qui explique les différents temps éducatifs (scolaire, périscolaire), les différents acteurs impliqués, etc. Les parents n’ont pas la culture professionnelle qu’ont les autres acteurs éducatifs, il faut donc faire un effort pour rendre les informations accessibles.

Comment percevez-vous la participation des autres acteurs au Pedt ? Votre propre participation ?


C. Foucher : le Pedt réunit des acteurs venant d’horizons différents : des agents de la ville de Toulouse, qui ne viennent pas tous des mêmes services ni de même niveau hiérarchique, des enseignants de l’Education nationale, quelques parents d’élèves. On vient tous avec des cultures assez différentes, ce qui n’est pas toujours facile à articuler. Les parents ne sont pas spécialement formés, ce sont des bénévoles qui s’intéressent à l’éducation. Par ailleurs, l’Education nationale est très centralisée, les temps de décision peuvent être plus longs que ceux de la collectivité. Toulouse est une grande commune, avec de nombreux services, leur articulation peut parfois ne pas être simple.
Dans les groupes de travail règne un climat d’ouverture, d’échanges, ce qui est positif, et globalement cela fonctionne bien. L'Education nationale apporte des éléments intéressants, les discussions sont riches. La place des parents est bien réelle, leur voix peut être entendue.

Le terme d'"alliance éducative" vous semble-t-il bien traduire la place des différents acteurs éducatifs du territoire dans le Pedt?


C. Foucher : je pense que c’est un terme totalement approprié. J’ai parfaitement ma place dans le Parlement éducatif, les échanges sont fructueux, le rapprochement entre les différents acteurs est bel et bien une réalité. Il existe une volonté réelle des acteurs de se rencontrer, d’échanger et d’essayer d’aller dans la même direction. En même temps, la situation dans les écoles me semble évoluer lentement, les mentalités ne changent pas beaucoup. Sur le terrain, dans les écoles, la traduction des idées du Pedt ne s’est pas encore concrétisée. La mise en oeuvre du Pedt n'est pas facile... C'est un peu ma déception quand je repense aux ambitions du départ. 

Quelles sont les évolutions que vous souhaiteriez voir pour le Parlement éducatif ?

C. Foucher :  Les parents sont relativement peu nombreux au sein du Parlement. Il faut préciser que les parents sont des bénévoles, il n’est donc pas toujours facile pour eux de se dégager du temps pour participer aux différentes réunions. Certains sujets comme l’évolution du travail des ATSEM (2) ou les horaires de l’école ne sont pas à l’ordre du jour des travaux du Parlement ; or les parents aimeraient être davantage consultés sur ces sujets. Globalement, les parents aimeraient être associés davantage à l'élaboration de l'agenda. Je pense que le Parlement devrait globalement donner davantage de poids aux parents dans la prise de décisions. 

Propos recueillis par Anne Francou  (mai 2017)

Notes
Note (1). Groupes de réflexion à l’échelle des établissements scolaires, en l’occurrence le primaire.
Note (2). ATSEM = Agent territorial spécialisé des écoles maternelles.

Mots-clés associés : , , ,